voyance email voyance par email

Yan Morvan, photographe de gangs: « Ils se battaient à coups de … – les inRocKs Style

Depuis 1975, Yan Morvan photographie les gangs de Paris et de sa banlieue, des blousons noirs aux militants d’extrême-droite. Un travail sociologique qui est exposé jusqu’au 22 février à la galerie parisienne Sit Down.

Comment vous êtes-vous intéressé aux gangs ?

Je suis étudiant à la fac de Vincennes en photo et je fais des piges à Libération. J’ai 20 ans. J’exerce divers petits métiers dont celui de vendeur de bijoux. J’ai un drap noir en feutre. Je le mets par terre avec dessus des bagues à têtes de mort. Un jour, un type vient me voir, à peu près mon âge, avec un blouson en simili-cuir avec plein de badges. Il me dit qu’il est rockeur, que c’est sa religion. Je trouve ça intéressant. Je lui demande si je peux le photographier. Il est apprenti boucher et habite dans une chambre de bonne. On prend rendez-vous. Je fais une série de photos dans sa chambre où il y a plein de posters d’Eddie Cochran et de Gene Vincent. Il me dit qu’il va aux puces de Montreuil tous les week-end pour acheter des disques. Il m’y donne rendez-vous. Je photographie une dizaine de types qui y sont avec lui. Et voilà, j’en ai rencontré de plus en plus.

Comment faites-vous pour les approcher ?

En 1975 on ne savait pas ce qu’était le photojournalisme. Les médias ne faisaient pas aussi peur que maintenant, et ces mecs, ce qu’ils voulaient, c’était exister, comme leurs héros américains, Elvis Presley, les anges de l’enfer, mais aussi le luxe, la richesse, les bagnoles, le mode de vie américain, toute cette mythologie rapportée des fifties. C’était deux ans après le krach pétrolier, ce n’était pas encore la crise. Il y avait du travail partout. C’était l’idéal américain, les motos, la route, la liberté. Il y avait tous ces films américains qui alimentaient ça. Être photographié, pour eux, c’était une reconnaissance sociale. Ils rentraient dans la mythologie américaine. Ils m’ont donc laissé faire. Aujourd’hui, c’est tout à fait le contraire.

Aucune difficulté, donc ?

Ça a été relativement facile de faire les photos. Ce qui était difficile, c’était les bagarres tous les jours. Ils se battaient à coups de chaînes, de couteaux pour s’affirmer en tant qu’hommes. J’ai pris de mauvais coups. Il y avait des morts. C’était surtout les samedi soir, lors de concerts, ils provoquaient ou ils étaient provoqués et ça se terminait en pugilat.

Vous les suiviez au jour le jour ?

La première partie, c’était 1975-1977. Je passais une dizaine de week-ends par an avec eux.

Aujourd’hui, la pratique n’est pas la même ?

Aujourd’hui, c’est du business. Tous les mecs des gangs vendent de la drogue donc pour les photographier, c’est très compliqué. Pendant deux ans, je me suis  baladé à Grigny avec Kizo [ancien membre du gang Mafia Z, co-auteur de Gangs Story – ndlr] sans faire de photos, il m’a présenté aux gens. J’ai fait des reportages qui leur ont plu. J’essaye d’être honnête, ni dans la peur ni dans la complaisance. Maintenant, il y a une haine envers les médias. Et les journalistes ont peur. J’ai emmené une fois un journaliste de Paris Match avec qui je devais faire mon bouquin, il m’a dit « Plus jamais je ne retourne là-bas ! »

Et vous, vous avez déjà eu peur ?

Oui, bien sûr. Ce n’est pas évident. Mais bon, ils ont quand même le respect des vieux. Et je n’ai pas le look des journalistes-flics. J’arrive avec les caïds. Et je n’insiste pas s’ils ne veulent pas être photographiés.

Bistrot de la Rue du Louvre - 1975

Bistrot de la Rue du Louvre – 1975

Un squatteur, Paris, rue Saint Sauveur, 1995

Un squatteur, Paris, rue Saint Sauveur, 1995

Black sans pitié (BSP) et jeunes racailles grignoises, JRG, Grigny, 2012

Black sans pitié (BSP) et jeunes racailles grignoises, JRG, Grigny, 2012

Bikers, Boulogne, 1976

Bikers, Boulogne, 1976

Bikers, Boulogne, 1976

Bikers, Boulogne, 1976

Une fugueuse, Paris, Squat de la rue Didot, 1994

Une fugueuse, Paris, Squat de la rue Didot, 1994

Mésir et Valérie, Ducky Boy, Paris, 1994

Mésir et Valérie, Ducky Boy, Paris, 1994

Un punk, Paris, squat de la rue Didot, 1994

Un punk, Paris, squat de la rue Didot, 1994

Rockers, casse de Montreuil, 1975

Rockers, casse de Montreuil, 1975

C’est quoi la différence entre un gang et une bande ?

Ça n’a rien à voir. Un gang, c’est organisé : il y a un chef, des lois, des codes. C’est structuré, il y a une hiérarchie. Tous les membres se soutiennent. C’est une structure type tribale où tous les membres sont solidaires. Dans une bande, il n’y a pas de lois, c’est inorganisé.

Vous avez déjà eu envie de passer de l’autre côté ?

Non, pas du tout. Ce n’est pas mon truc. Je ne suis pas dans la violence. Ça m’interpelle, mais ça ne me fascine pas. Voir que les gens communiquent avec la violence, que la force dirige le monde, ça m’interroge. C’est sûrement pour ça que je fais ça au final. Il n’y a pas de happy end là dedans, c’est « j’ai vécu par l’épée, je guéris pas l’épée ».

Vous avez aussi été photoreporter de guerre…

La première fois, c’était en Iran. J’étais dans une agence, un type a été blessé et donc on m’a proposé d’y aller. J’ai dit banco. A l’époque, c’était des guerres organisées. On était dans un bus, on allait sur le champ de bataille, on restait 30 minutes et on repartait. Beaucoup de guerres ont été couvertes en voyage organisé. Après, au Liban en 1983, c’était plus chaud, ça ressemblait plus à ce qui se passe actuellement en Syrie. Mais à l’époque, les journalistes n’étaient pas des cibles, on n’était pas visé, même si on pouvait toujours mourir d’un tir ou d’un obus. J’étais en Libye au mois de juin dernier. Je me suis fait arrêter deux fois vraiment limite, en Égypte pareil. Je n’étais même pas en première ligne avec les mecs. Ça, je l’ai fait pendant des années, mais ça ne m’apportera plus rien. C’est pour les jeunes, qui n’ont pas peur de mourir. A 25 ans, la mort, c’est très loin. On prend des risques. Même si je prends toujours des risques dans les gangs, désormais ils connaissent mon travail.

Un gang vous a-t-il particulièrement touché ?

Pas des gangs non. Il y a des individus que j’aime bien. Mais ils sont toujours un peu dogmatiques. Ils ont les règles du gang qu’ils suivent même si ça n’a pas de sens. Un jour, dans les années 80, je me suis retrouvé avec le groupe antifasciste Ducky Boys sur un pont à Paris. Un type arrive avec un t-shirt avec dessus une croix gammée à l’envers. Les mecs lui ont cassé la figure. Ses copains leur ont dit que c’était un punk, mais ils comprenaient rien, ils lui ont juste cassé la gueule. Ça n’a pas de sens. C’est la loi du gang. Tout ça me fatigue.

Qu’avez-vous ressenti après la décision du tribunal de retirer votre livre Gangs Story de la vente, à la suite de la plainte de « Petit Mathieu », un membre du groupe d’extrême-droite Troisième Voie que vous aviez photographié ?

J’avais prévenu l’éditeur. J’avais eu plusieurs procès avec Petit Mathieu. Il avait gagné à chaque fois. Mais l’éditeur m’a dit « attends, ça fait presque trente ans, il ne va pas ressembler à la photo ». Mais Petit Mathieu a fait un procès, a empoché 8000 euros, 5000 de notre poche et 3000 du Nouvel Obs. Je l’ai revu à ce moment-là et il ressemble vachement à la photo. Il n’a pas grandi ! (Rires) Ça a  au moins eu un effet formidable au niveau du buzz. Tout le monde s’est arraché le livre et aujourd’hui, il n’y en a plus.

Que pensez-vous de l’argument du « droit à l’oubli » ?

A un moment donné, il faut assumer ses conneries. C’est un peu facile, le droit à l’oubli. Il avait 17 ans, c’était un sale mec qui tapait sur les gens. L’effet pervers avec Petit Mathieu, c’est que tout le monde l’avait oublié. Et désormais, tout le monde connaît son nom ! Il ne voulait pas du tout qu’on l’oublie, il voulait juste du pognon.

Comment s’est passée la séance photo ?

C’était en avril 86. A l’époque, je faisais un reportage sur le fascisme. L’idée, c’était de montrer les fascistes tels qu’ils étaient réellement à un moment où ils étaient instrumentalisés par la droite. J’ai photographié Serge Ayoub [surnommé batskin, leader de Troisième Voie, organisation dissoute en 2013 – ndlr] chez lui, au moment où il vivait avec l’actrice porno Tabatha Cash. Je lui avais demandé des contacts, il m’avait orienté vers Petit Mathieu. J’ai pris rendez-vous. J’ai été chez lui. Je me suis installé dans sa chambre. Je n’ai touché à rien et je l’ai photographié. Il m’a raconté qu’il cassait la gueule des noirs et des arabes dans le métro et dans les facs avec un marteau et un pistolet d’alarme, parce que ça n’était pas interdit. Je lui ai demandé de poser avec, il a accepté. La photo a été publiée dans Photo magazine, tenu à l’époque par Jean-François Leroy, directeur du Festival de photographie de Perpignan. Ça a été publié partout par la suite, et les procès n’ont jamais arrêté. C’est le mode opératoire de l’extrême droite, ils sont très procéduriers.

Pourquoi avoir demandé à Kizo d’écrire les textes de Gangs Story ?

Parce que le mec de Paris Match est parti en courant ! Je n’avais donc plus personne pour écrire. Et finalement, j’estimais qu’il fallait quelqu’un de la banlieue pour la raconter vraiment. J’ai demandé à Kizo de le faire. Je l’ai emmené cinq jours en Bretagne où il a tout écrit. Ensuite, on a remanié ensemble. C’était important qu’il y ait quelqu’un du cru qui raconte. Mais il n’est pas complaisant, il raconte la drogue, les armes, avec ses mots. On dit toujours que les habitants des banlieues sont des ordures ou des anges. On est toujours dans les extrêmes et on ne comprend pas la réalité, que ce sont des gens comme vous et moi.

A une époque, Guy Georges a été votre fixeur, sans que vous sachiez qu’il était le tueur de l’Est parisien ?

Pas tout à fait. C’est une affaire médiatico-politique. J’ai traîné avec Guy Georges pendant trois mois. Il bossait avec mon fixeur et un autre type qui se faisait appeler le Marseillais. Guy Georges était aussi une balance pour les flics. En 95, j’ai arrêté de bosser avec eux parce qu’ils me menaçaient, ils m’obligeaient à faire des photos bidonnées. J’ai fait mettre le fixeur en prison pour torture. Guy Georges faisait aussi un peu de prison parce qu’il avait violé une fille sur le parking de l’esplanade des Invalides. Je les ai perdus de vue. En 98, mon ancien assistant qui n’avait pas un mauvais fond mais qui avait été en prison pour meurtre et qui m’avait présenté Guy Georges, m’envoie une lettre dans laquelle il me dit que ce mec avec qui j’avais bossé était en fait le tueur de l’Est parisien. J’avais des photos de Guy Georges. Match les a publiées, faisant d’un tueur en série un people!

Pourquoi avez-vous travaillé avec ces mecs à la base ? 

Un magazine dont je ne dirai par le nom m’a foutu ces types dans les pattes. Le but c’était de sortir un scoop, un vrai truc, un truc nerveux avec l’aide de ces types qui avaient déjà sorti des trucs pour le magazine. Guy Georges et les deux autres étaient des balances pour les flics, mais le magazine ne s’en doutait pas. Le fixeur était rentré dans le canard parce qu’il dealait du shit à des mecs de la boîte. Guy Georges et les deux autres mecs avaient fait de la prison et avaient des gueules patibulaires. Tout le monde les utilisait comme fixeurs. Mais ils voulaient que je fasse des photos bidonnées. Ils m’avaient fait louer des kalachnikovs, avaient recruté des mecs que je devais photographier dans des caves pour montrer que la banlieue étaient à feu et à sang, pour pousser le gouvernement à voter des lois plus dures. J’ai refusé de le faire. Ils me menaçaient tous les jours. Je n’avais plus d’argent, ils me prenaient tout mon fric. Un jour, je leur ai dit que je rentrais chercher de l’argent chez moi, que je serais de retour dans deux heures. Mais en fait je me suis cassé en bagnole avec ma femme et mes enfants. Je me suis repointé trois mois plus tard.

Guy Georges a-t-il aussi été violent envers vous ?

On dit toujours que j’ai été torturé par Guy Georges, mais il ne m’a jamais tapé. Cependant, il était présent et il ne bougeait pas.

 

 

Source Article from http://style.lesinrocks.com/2014/02/14/yan-morvan-photographe-gangs-ils-se-battaient-chaines-pour-saffirmer-en-tant-quhommes/
Source : Gros plan – Google Actualités

Voyance gratuite au
voyance par mail

L'astrologie est une forme de voyance qui étudie l'influence que les objets cosmiques lointains , généralement des étoiles et des planètes, ont sur notre existence . La position du soleil, des étoiles, de la lune et des planètes au moment de la naissance des personnes façonnent leur personnalité, affectent leurs relations amoureuses et prédisent leur situation financière et professionnelle, entre autres divinations de voyants question gratuite par mail.

Ce que la plupart des gens connaissent de la voyance par l'astrologie est leur "signe", qui se réfère à l'une des 12 constellations du zodiaque. Il s'agit d'une forme d' astrologie solaire , qui est l'astrologie sur laquelle l'horoscope est basé . C'est probablement la forme la plus simple , parce que rien d'autre que la date de l'anniversaire d'une personne est nécessaire pour générer un horoscope soleil - signe. De nombreux voyants et astrologues vous diront que cette forme d' astrologie est tellement simpliste qu'il produit des résultats très limités .

Pour produire une voyance précise, les astrologues en ligne vérifient afin de voir pour chaque signe chaque planète se trouvait au moment de la naissance . Les planètes et les signes se combinent avec d'autres éléments, tels que les maisons et les angles , pour former un profil de voyance complexe et souvent très spécifiques de la personnalité d'une personne , la vie et les perspectives d'avenir en particulier la voyance du couple et de l'amour

Aujourd'hui les meilleurs voyants et médiums en ligne, les meilleurs numérologues sont accessibles sur internet, plus besoin de se déplacer dans un cabinet de voyance, la consultation de voyance se fait par téléphone. Vous allez découvrir avec la voyance en ligne beaucoup plus que vous ne l'imaginez.

Combien de fois dans votre vie avez-vous été hésitant ou réticents à entreprendre une action? Souvent, nous avons des doutes sur un emploi, un partenaire ou même notre bien-être. Pourquoi ne pas être prêt pour les événements à venir? La voyance par téléphone peut vous aider à y parvenir. Notre destin est prédéterminé par la naissance, mais de temps en temps, nous sommes en mesure d'en changer le chemin grâce à la voyance internet. Outre leur don naturel de voyance, les médiums sans attente utilisent des supports tels que le tarot de marseille ou l'oracle de Beline, qui sont généralement associés avec leurs prédictions afin de prévoir des événements futurs de façon plus précise et plus clairement.

Leur travail et leur expérience dans leur domaine respectif, que ce soit la numérologie, le tarot amour sans attente ou l'astrologie en ligne immédiate, sont une source de confiance dans l'exactitude et la précision de leurs ressentis. La voyance gratuite en ligne ou voyance par téléphone est une pratique qui peut prend de nombreuses formes, mais un seul objectif: vous offrir une voyance de qualité, une voyance au téléphone qui changera votre vie.

La voyance par tel a déjà changé la vie de milliers de personnes, pourquoi pas vous ? A tout de suite pour une consultation de voyance sans attente ou voyance gratuite, nos voyants par téléphone sont à votre disposition.