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Témoignage. “Je ne supportais plus d’entendre mon bourreau dire ‘Allah Akbar’… Je haïssais ces mots !” – Courrier International

Khalifa el-Khoder venait d’avoir 21 ans quand sa vie a basculé. C’était en juin 2014, au barrage de Tal Jijan, dans la province d’Alep. Un Marocain, membre de l’organisation État islamique [EI ou son acronyme en arabe], a pointé le doigt vers lui et lui a dit : “Toi, prends tes affaires et descends.” Le début de sept longs mois de captivité, pendant lesquels il découvrira la nature de son “crime” : avoir dessiné la Vierge sur un mur d’Alep.

La descente aux enfers, pour ce jeune Syrien originaire de Raqqa, avait commencé un an plus tôt, en avril 2013, quelques mois après le début de la bataille d’Alep qui emporte la ville dans un tourbillon de violence et provoque notamment l’exode des chrétiens.

Alors que les combats font rage entre l’armée syrienne et les rebelles, Khalifa décide de dessiner la Vierge Marie sur un pan de mur en ruine de la ville. Khalifa est musulman. Pour cet étudiant en sociologie, dessiner la Vierge est un message de paix à l’intention du monde.

Des murs peints en noir

En 2014, Khalifa vit seul dans “Alep libérée” [sous contrôle de l’Armée syrienne libre (ASL), opposition non-islamiste]. Mais il fait des allers-retours fréquents à Raqqa pour observer les changements dans sa ville passée sous l’emprise de Daech en juin de la même année. Il raconte :

Après chacun de mes allers-retours, je notais les transformations radicales dans la capitale autoproclamée de l’EI : les murs étaient tous peints en noir, le nombre des étrangers qui y vivaient ne cessait d’augmenter…”

Le 3 juin 2014, après une soirée à Alep chez des amis, Khalifa décide de se rendre au petit matin à Raqqa, en passant, par précaution et comme à son habitude, par Manbij [dans la province d’Alep]. Mais cette fois, au premier barrage de l’EI, à Tal Jijan, le van dans lequel il se trouve est arrêté. Un milicien marocain de l’EI, accompagné d’un Syrien et d’un enfant, lui ordonne de descendre. Lorsqu’il sort du van, Khalifa est terrorisé. “Je me suis dit, c’est fini, je suis mort.”

Le jeune homme est emmené dans une mosquée faisant office de prison. “J’étais incapable de marcher, je ne sentais plus mon corps. J’avais l’impression de passer d’un monde à un autre.” Khalifa est fouillé, déshabillé puis interrogé. “Je me suis contenté de dire que j’allais à Manbij pour me doucher et faire ma lessive parce qu’il n’y avait pas d’eau à Alep. On m’a demandé si j’avais prié, j’ai répondu par la négative. On m’a alors envoyé prier. Ma prière était une prière d’adieu.”

Une cellule de 2 mètres carrés

Sans comprendre ce qui lui arrive, Khalifa se voit accusé de tous les maux, dont être membre du front Al-Nosra [groupe rival de Daech]. Sans avoir le temps de se poser des questions, Khalifa se retrouve embarqué à bord d’une voiture conduite par un Tunisien.

Direction la prison d’Al-Bab, au nord-est d’Alep, un ancien palais de justice transformé en centre de détention. Sans qu’on ne lui adresse un seul mot, le jeune Syrien est jeté dans une cellule de moins de deux mètres carrés dans laquelle se trouvent deux autres prisonniers.

Il y passera un mois avant d’être envoyé dans une cellule de 80m2 avec 90 personnes puis dans une autre d’un peu moins de 40 m2 dans laquelle sont entassés 55 prisonniers. Selon lui, ce passage d’une cellule à l’autre est un moyen employé par l’EI pour empêcher l’établissement de liens amicaux entre les détenus.
 

Des premiers jours de sa détention, Khalifa se souvient surtout de la porte de son cachot. “Cette porte noire me tétanisait, m’étouffait. Je passais mes journées la tête collée au mur. J’en étais au point de vouloir que l’EI me tue.” Mais Khalifa se reprend et décide de tout faire pour survivre : “J’ai commencé à imaginer des dessins colorés sur la porte, Daech déteste les couleurs.”

Petit à petit, Khalifa s’adapte à la prison et se plie à ses règles. “La prière était obligatoire, sinon c’était la torture”, raconte l’ex-détenu. Les repas sont servis deux fois par jour. “Le matin, nous avions droit à du pain avec un peu de confiture ou un œuf, et le soir à un peu de riz.” Avec des papiers qui traînent depuis l’époque où la prison était un palais de justice, Khalifa fabrique des cuillères pour manger.

Tous les 40 jours, on nous donnait un rasoir qui devait servir à 5 personnes, se souvient-il. Si quelqu’un se rasait la barbe entièrement, il était emmené à la salle de torture, car nous devions juste nous raser la moustache, entre les jambes et sous les aisselles.”

Cris de douleur

Au cours de son séjour, Khalifa parvient à tisser des liens avec certains prisonniers. “Nous avions réussi à fabriquer un jeu d’échecs et nous parlions souvent de ce que nous ferions après notre sortie”, raconte-t-il. Selon lui, les détenus, âgés de 15 à 70 ans, étaient “majoritairement des chabbiha [miliciens pro-Assad] et des combattants de l’ASL”. Il côtoie aussi des fonctionnaires arrêtés par l’EI après avoir voté pour la réélection de Bachar el-Assad à la tête de l’État.

Chaque semaine, un djihadiste entre dans la cellule et appelle plusieurs détenus. “Ils ne revenaient jamais, nous savions qu’ils avaient été exécutés.” Un jour, en août 2014, les prisonniers entendent leurs gardes faire la fête et rire aux éclats. Ils venaient d’arrêter un Japonais. Haruna Yukawa sera exécuté en janvier 2015.

Plus traumatisants encore que les rires des geôliers, les cris de douleur des détenus torturés. “Si la souffrance devait avoir un son, ce serait celui-là, lâche Khalifa. Chaque jour, j’entendais les détenus crier Allah et les bourreaux crier l’État islamique !.” Le détenu devait alors répondre “restera”.
 

Pour tenter d’oublier, Khalifa écoute les enregistrements mis à la disposition des prisonniers. “Nous avions le choix entre des hymnes de Daech et des cours sur l’islam. Je les ai tous retenus par cœur…”

Les cris hantent Khalifa. Les odeurs aussi. “L’odeur des excréments, de la sueur, de nos habits sales et de la moisissure ne quittait pas mes narines. La cellule, équipée d’une seule toilette, n’était pas aérée. Elle était obscure et sale. Nous étions sous terre et, en été, la chaleur était étouffante.”

Après 50 jours de détention, Khalifa subit son premier interrogatoire. Comme toutes les séances qui s’ensuivront, il est interrogé par un homme masqué, un Syrien. “Il me disait qu’il savait tout de moi et me frappait avec un tuyau vert pour que je passe aux aveux.” Mais Khalifa ne dit pas un mot. Quelques semaines plus tard, un membre de l’EI entre dans la cellule, le regarde dans les yeux avant de lancer :

Qui a dessiné la Vierge ? Tu es en train de lécher les bottes des Nasrani [chrétiens] ?”

À ce moment-là, Khalifa n’a plus de doute : son tour est venu de passer dans la salle de torture.

Le supplice du “Ballanco”

Menotté, les pieds attachés, les yeux bandés, il est allongé sur le ventre. Son bourreau place une cheville métallique entre ses mains et ses pieds pour les lier. À l’aide d’une chaîne, il est suspendu à un mètre du sol, les mains et les pieds attachés derrière le dos. “Comme un sac”, lâche Khalifa. Cette forme de torture est connue sous le nom de “Ballanco”. Le supplice dure quatre heures.

Avoue, me lançait sans cesse mon bourreau. Mais je ne disais rien. Il me frappait tellement fort que mon visage cognait contre la chaîne. Je sentais des fourmillements dans tout mon corps, j’avais l’impression d’être électrocuté.”

Après une petite pause, prière oblige, le bourreau de Khalifa revient à la charge. Il lui demande s’il a photographié des combattants de l’ASL faisant la guerre au groupe État islamique. “J’ai répondu oui pour en finir.” Une réponse qui lui vaut un retour à terre et un immense soulagement…

Daech utilise toute une panoplie de techniques de torture dans la prison d’Al-Bab, raconte Khalifa. L’électrocution, “une technique utilisée dans les prisons du régime syrien” ; les bourreaux de l’EI peuvent également enfermer le détenu dans une armoire étroite, les mains menottées au-dessus de la tête. “Cela peut durer plusieurs jours.”

Après sa première séance de torture, Khalifa est incapable de bouger. Il a des bleus sur les mains et les pieds, du sang séché sur les articulations. Il subit toutefois une deuxième séance de Ballanco. Cette fois, son supplice va durer cinq heures.

“Je savais que mon heure approchait”

“Je me sentais mort. Je pensais à mes parents, à ma petite sœur. Puis, j’ai décidé de parler à Dieu, de lui raconter mes rêves…” À ses côtés, son bourreau prie.

Je ne supportais plus d’entendre mon bourreau dire ‘Allah Akbar’… Je haïssais ces mots ! Comment cet homme pouvait-il prier et m’infliger cette torture ?”

Khalifa décide alors d’avouer avoir dessiné la Vierge. Quelques jours plus tard, Khalifa, toujours sous interrogatoire, voit un prisonnier se balançant sur le Ballanco. “J’étais tétanisé et de plus en plus convaincu de ma décision : tout avouer, faire ce qu’ils veulent.” On lui appose son empreinte digitale sur un papier dont il ignore le contenu, et après quelques jours d’attente, il est envoyé devant un juge tunisien.

Son “crime” avoué, Khalifa attend le jugement dans une cellule réservée aux prisonniers de guerre. Ceux-là peuvent faire l’objet d’une transaction. “Si tu ne veux pas mourir, demande à tes parents de t’échanger contre un combattant de l’EI détenu par l’ASL”, lui disent les djihadistes.

Les parents de Khalifa sont alors autorisés à lui rendre visite. Ils font 200 km pour une rencontre de 15 minutes. “Ma mère avait le visage totalement voilé, je ne pouvais voir que ses yeux larmoyants, raconte le jeune Syrien. Je lui ai dit que je savais que mon heure approchait et je lui ai demandé de m’oublier.”
 

Khalifa passe plusieurs semaines dans cette cellule où il côtoie des cadres de l’ASL et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il tue le temps en lisant les livres de religion qui lui tombent sous la main. Il lit pour oublier ce sentiment tenace que sa fin approche.

Les nerfs à vif, le jeune Syrien sursaute à chaque fois qu’il entend la porte s’ouvrir. Jusqu’à ce jour de fin novembre, quand un combattant de l’EI l’escorte dans une pièce où l’attend le juge. Le verdict tombe : Khalifa est condamné à mort pour avoir dessiné la Vierge et pour avoir soi-disant pris des photos de combats entre l’EI et d’autres groupes.

Le lendemain, on m’a emmené dans un bâtiment proche de la prison. En voyant le ciel et les nuages pour la première fois depuis des mois, je n’ai pas pu retenir mes larmes. D’autant plus que je pensais qu’on m’emmenait vers la mort”

Mais dans la nouvelle prison, Khalifa apprend qu’un groupe de détenus dont il fait partie a été “gracié par [le Calife de Daech] Abou Bakr el-Baghdadi” et qu’il devrait passer trois mois dans une prison de “réhabilitation”. Il suit alors des cours de religion. L’un de ses professeurs, qui maîtrise parfaitement la langue arabe, est un Allemand, connu sous le nom de Abou Youssef el-Almani, marié à une Libano-Allemande.

“J’ai opté pour la fuite”

Rapidement, l’angoisse reprend le dessus. Pendant son séjour, Khalifa découvre en effet que l’un des détenus, lui aussi gracié, a été malgré tout exécuté. “Je me suis dit qu’on m’avait menti et que je devais absolument m’enfuir.”

Le 17 décembre 2014, le jeune Syrien prévient un prisonnier devenu gardien du “centre de réhabilitation” qu’il sort et qu’il sera de retour à temps pour son travail : remplir des sacs de sable utilisés pour protéger la prison contre les frappes de la coalition. Après avoir marché près d’un kilomètre, il joue le tout pour le tout et demande à un automobiliste qu’il ne connaît pas de l’aider.

Aujourd’hui, en y repensant, je réalise l’énorme risque que j’ai pris. Mais je n’avais plus rien à perdre. J’avais le choix entre rester en prison, me faire tuer et fuir… J’ai opté pour la fuite.”

Le trajet n’en finissait pas. Trois heures interminables de route durant lesquelles Khalifa a l’impression que la voiture se traîne. Arrive le premier barrage de l’EI. Khalifa parvient à garder son sang-froid. “Je savais que Daech était très méticuleux dans le contrôle des voitures qui entrent dans ses régions.”

Ce n’est qu’une fois ce barrage passé que Khalifa avoue au chauffeur qu’il vient de s’échapper d’une prison de l’EI. “Il a paniqué et m’a demandé de ne plus jamais le contacter une fois que nous serions arrivés sains et saufs, se souvient-il. Pendant tout le trajet, j’ai gardé le silence. Comme un enfant, je regardais les paysages autour de moi. Je revoyais des choses auxquelles je pensais dans la prison et que je croyais ne plus jamais revoir.”

“Ces blessures qui ne cicatrisent pas”

La voiture avale les kilomètres. Passant un village, un autre, des check points de l’ASL, des check points du Front al-Nosra… jusqu’à arriver à Alep. “En entrant enfin à Jazmati, mon quartier à Alep, j’ai eu l’impression de pénétrer dans un lieu sacré. Des enfants se sont mis à m’appeler, des adultes sont sortis pieds nus pour me voir… Tous me croyaient mort.”

Khalifa rentre chez lui. Tout est intact. La tasse de thé qu’il sirotait et le livre qu’il lisait avant son arrestation. Rien n’a bougé. “Je touchais les murs, je n’arrivais pas à croire que j’étais en vie. En voyant mon reflet dans le miroir, je me suis à peine reconnu.”

Dès le lendemain, Khalifa part pour la Turquie où il entame une longue convalescence. Il a perdu 10 kg et sa vision s’est détériorée en raison de la malnutrition. Pendant plusieurs mois, il soigne la lèpre qu’il a attrapée en prison. “Mais le pire, c’est la souffrance psychologique, ces blessures qui ne cicatrisent pas.”

Ecrire sa propre histoire

L’idée de fuir en Europe lui traverse l’esprit à maintes reprises. Mais Khalifa décide qu’il ne veut plus vivre en cavale, qu’il veut affronter ses démons pour pouvoir les combattre. En Turquie, le jeune Syrien poursuit ses études de sociologie en ligne et décroche sa licence.

Il prend des cours de français pour pouvoir un jour s’inscrire à la Sorbonne. Son rêve. Journaliste à la pige, il écrit sur Raqqa et Alep. Khalifa va également écrire sa propre histoire.

Aujourd’hui, si Khalifa regarde résolument vers l’avenir, les démons du passé le hantent toujours. “Quand il fait froid, la douleur aux mains vient me rappeler les heures de torture sur le Ballanco.”

Ses anciens bourreaux le hantent aussi, malgré les kilomètres et le temps. “Quand je regarde une vidéo de l’EI, souvent, je les reconnais. Je les reconnais rien qu’en voyant leurs yeux.”
 

Source Article from http://www.courrierinternational.com/article/temoignage-je-ne-supportais-plus-dentendre-mon-bourreau-dire-allah-akbar-je-haissais-ces
Source : Gros plan – Google Actualités

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