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Régine Deforges, l’auteure de « La Bicyclette bleue », est morte – Le Monde

Régine Deforges, le 18 février 2008.

A l’automne 2013, Régine Deforges, qui vient de mourir, jeudi 3 avril, à l’âge de 78 ans, a publié ses Mémoires, L’Enfant du 15 août. Cela lui avait coûté trois ans de travail, mais elle était heureuse d’avoir mis de l’ordre dans ses souvenirs, fait le point sur son parcours. Le succès populaire de La Bicyclette bleue, en 1981, et les neuf volumes de la saga qui ont suivi lui avaient apporté reconnaissance et aisance financière — après des années difficiles. Le dernier roman de la série, paru en 2007, s’intitule Et quand vient la fin du voyage (Fayard).

Pourtant Régine Deforges avait envie de s’y remettre, de faire à nouveau partager sa passion du romanesque. Mais chaque livre lui demandait beaucoup de documentation, expliquait-elle. Le temps lui aura manqué.

Ces Mémoires étaient particulièrement bienvenus, car la Régine Deforges devenue auteure de succès de librairie avait un peu fait oublier celle d’autrefois : une insolente, une provocatrice, une insoumise, une libraire passionnée, une éditrice condamnée pour atteinte aux bonnes mœurs à cause des textes érotiques qu’elle publiait. Sa révolte et son insoumission remontaient à l’adolescence, peut-être même à l’enfance.

« JE VOULAIS ÊTRE AILLEURS »

Née le 15 août, un jeudi de 1935, dans une petite ville du Poitou, Montmorillon — où elle organisera plus tard un Salon du livre —, elle n’était pas faite pour ce lieu un peu étriqué et pour la discrétion qui y était de mise. Elle était comme une personne déplacée. Trop libre déjà, s’habillant en noir à 15 ans, « parce que le noir protège ». « Dès ma petite enfance, j’ai su que je ne voulais pas de la vie de ces gens-là, je voulais être ailleurs, confiait-elle au Monde au moment de la sortie de ses Mémoires. Pourtant je suis restée attachée à cette terre. Dès que je descends à la gare de Poitiers, je sens mes racines. » 

Elle a gardé le goût des mots de patois qu’employaient ses grands-mères et celui du broyé, gâteau poitevin typique. Peut-être aussi, héritage plus ou moins conscient de ce lieu et de ses ancêtres, la passion pour les tabliers d’autrefois, leurs étoffes imprimées, et l’amour de la broderie et du point de croix. Au point de publier, en 2000, avec Geneviève Dormann, un Livre du point de croix (Albin Michel-Régine Deforges).

Au début de son adolescence, elle a eu une histoire d’amour, bien anodine, avec une fille de son âge. Le journal intime dans lequel elle racontait leur liaison lui a été volé et rendu public, faisant scandale. « C’était cette haine que je ne comprenais pas. J’ai vraiment connu la solitude la plus totale. » Pour elle qui, depuis l’enfance, aimait écrire, cette blessure n’était pas sans conséquences. La force de caractère de la petite Régine lui permettait de résister à l’humiliation qu’on voulait lui imposer, mais l’écriture devenait une chose interdite. Il lui faudra attendre 1976 pour publier un roman, Blanche et Lucie (Fayard), l’histoire de ses deux grands-mères, et 1978 pour se confier plus encore dans Le Cahier volé (Fayard).

Entre-temps, elle avait eu déjà plusieurs vies. Son père ayant trouvé du travail en Afrique, à Conakry (Guinée), la jeune Régine avait été embauchée comme caissière au Crédit lyonnais. Elle y avait rencontré un homme séduisant, Pierre Spengler. Elle a quitté la Guinée, est revenue en France. Lui aussi, et il l’a demandée en mariage. Elle n’avait pas 20 ans et a décidé de jouer cela aux dés, au quatre-cent-vingt-et-un, lui disant que si elle perdait, elle l’épouserait. Elle a perdu. Elle s’est donc mariée. Cette union singulière n’a pas duré très longtemps, mais elle en a eu un fils, Franck Spengler, né le 30 janvier 1956, et aujourd’hui éditeur.

« IGNORANCE EN MATIÈRE POLITIQUE »

Le retour dans une banque n’était pas envisageable. Et si elle s’interdisait d’écrire, sa passion des livres était intacte. A l’ouverture du drugstore des Champs-Elysées, elle est embauchée comme libraire. On est en pleine guerre d’Algérie, et, souvent, sur les Champs, il y a plus de manifestants que de clients potentiels. Et malgré ce qu’elle décrit comme son « ignorance en matière politique » d’alors, les cris de haine de l’Organisation armée secrète (OAS) et la lecture de La Question, d’Henri Alleg (Editions de Minuit, 1958), lui font enfin prendre conscience de la gravité du conflit.

La conscience politique lui est venue assez vite ensuite, et elle s’est constamment engagée au côté de gens de gauche. Elle a même tenu un temps une chronique dans L’Humanité, et, en 2004, a participé à la mobilisation des intellectuels français en faveur de Cesare Battisti, réfugié italien menacé d’extradition.

Les livres, au drugstore, elle les vendait avec amour. Et, parmi les éditeurs qui publiaient des textes selon son goût, il en est un qu’elle rêvait de rencontrer, Jean-Jacques Pauvert. Le rêve s’est réalisé. Le rendez-vous était au Café de Flore, à Paris. Ils ont tout de suite parlé de Sade, un auteur de prédilection de Pauvert, qu’elle a lu aussi, de Bataille, de Boris Vian… Pauvert, alors, la fascine, ils se revoient souvent.

Elle se rappelle qu’elle prenait plaisir à ces moments passés avec lui, à ces longs déjeuners, sans se rendre compte qu’il lui « faisait la cour, car c’était un homme marié » — était-elle encore naïve ? Ils deviendront amants, il ne quittera pas sa femme. Et, un jour, elle le raconte dans L’Enfant du 15 août, elle aura, brutalement « le désamour ». Mais ils ont eu ensemble une fille, Camille. « Oui, quand je suis amoureuse, je fais des enfants, commentait Régine Deforges en s’en amusant. Heureusement que je n’ai pas été amoureuse trente-six fois. Ce n’est pas du tout pour piéger un homme, pour être sûre qu’il garde un lien avec moi, c’est un désir plus profond. J’ai du mal à l’expliquer, ça me paraît évident. » 

De son mariage avec Pierre Wiazemsky — le dessinateur Wiaz —, le petit-fils de François Mauriac, avec lequel elle a vécu jusqu’à la fin de sa vie, elle a aussi une fille, Léa.

PREMIÈRE FEMME À AVOIR CRÉÉ UNE MAISON D’ÉDITION

C’est Jean-Jacques Pauvert qui l’a encouragée à créer une maison d’édition, ce qu’elle a fait avec enthousiasme et inconscience. Elle l’a appelée L’Or du temps, en hommage à la phrase d’André Breton : « Je cherche l’or du temps. » Pour redoubler, sans le savoir, la difficulté, elle a décidé de publier des livres érotiques, estimant qu’il y en avait trop peu sur le marché. Elle voulait commencer par Le Con d’Irène, un texte qu’on savait d’Aragon mais que celui-ci refusait de reconnaître. Elle lui a écrit, il n’a pas répondu, elle a publié le livre en 1968 sous le titre Irène. Il a été saisi, alors qu’on lisait sur les murs de Paris « Jouissez sans entraves ! » et « Il est interdit d’interdire ».

Mais les slogans de Mai 68 n’avaient pas franchi les portes du palais de justice, et on fit savoir à Régine Deforges que tous les livres érotiques qu’elle publierait seraient saisis. Et ils l’ont été. Il en aurait fallu plus pour que Régine Deforges renonce. Mais elle allait de procès en procès — elle a même été rayée, un temps, des listes électorales –, et sa situation financière n’était pas excellente. Au tribunal, elle devait subir les propos railleurs et machistes des juges — « Pourquoi une jolie femme comme vous publie-t-elle de telles saletés ? »

Dans l’édition, les supposés amis ne se précipitaient pas pour la défendre. Dans la presse, la solidarité n’était guère de mise non plus. Paradoxalement, la plus belle défense sera faite un jour par Simone Rozès, devant laquelle elle s’était souvent retrouvée au tribunal. Elles étaient toutes deux à une soirée sur « les premières » : Simone Rozès, première femme haut magistrat, Régine Deforges, première femme à avoir créé une maison d’édition. Régine Deforges s’est vu reprocher de publier des livres pornographiques. Et c’est Simone Rozès qui a pris son parti, estimant qu’elle publiait au contraire des livres érotiques de qualité.

C’est aussi Jean-Jacques Pauvert qui a permis à Régine Deforges de rencontrer une femme qu’elle admirait : Dominique Aury (1907-1998). Celle-ci n’avait pas encore reconnu publiquement être Pauline Réage, auteure de la sulfureuse Histoire d’O. Régine Deforges avait lu le livre en 1954, l’année de sa parution, et avait été fascinée par son audace. Elle a proposé à Dominique Aury de faire un livre d’entretiens, O m’a dit, qui a paru en 1995 aux éditions Pauvert. Et elles sont restées des amies proches jusqu’à la mort de Dominique Aury.

Mais ce n’est pas grâce à Pauvert ou à un autre qu’elle a décidé de surmonter sa peur d’enfance et d’écrire, puis de chercher à publier. Elle a pris seule ce risque. Après ses deux romans, Blanche et Lucie et Le Cahier volé, bien accueillis mais dont les ventes furent relativement modestes, elle a accepté de répondre à une proposition de l’éditeur Jean-Pierre Ramsay, qui, de prime abord, pouvait sembler saugrenue.

« EN ESPRIT, JE NE SUIS PAS VIEILLE »

Ramsay voulait lancer une collection de remakes de grandes œuvres littéraires. Régine Deforges a choisi Autant en emporte le vent. Le premier tome, La Bicyclette bleue (1981) dont l’action est placée pendant l’Occupation, était censé annoncer une trilogie, avec 101, avenue Henri-Martin (1983) et Le diable en rit encore (1985), ensemble que Régine Deforges considérait comme un seul livre. Finalement, il y aura dix livres, en vingt-six ans, qui emmèneront les héros du Bordelais à Cuba, en passant par la Bolivie, l’Algérie, l’Argentine et l’Indochine.

Le titre La Bicyclette bleue faisait référence à la bicyclette utilisée par l’héroïne, Léa, pour passer la ligne de démarcation. Le succès a été énorme et immédiat. Et la saga a été traduite en vingt-deux langues. Même les femmes qui n’avaient pas connu la guerre avaient envie de se reconnaître en Léa. Tout à sa joie, Régine Deforges n’imaginait pas retourner devant les tribunaux. C’était sans compter avec les héritiers de Margaret Mitchell, qui, se sentant propriétaires, pas seulement du roman Autant en emporte le vent, mais de la trame de l’histoire, ont attaqué en justice en 1987, pour contrefaçon. Régine Deforges a finalement gagné, en appel, en 1993, mais la bataille a été longue et rude.

Il y a dans la vie de Régine Deforges quelques autres épisodes déplaisants, comme sa démission du jury Femina, par solidarité avec Madeleine Chapsal, exclue en 2006. Ou sa relation à Malagar, la propriété de François Mauriac en Gironde. Après avoir écrit La Bicyclette bleue là-bas, au bureau de François Mauriac, elle aurait certainement aimé que Malagar demeure une propriété privée, et, pour cela, l’acquérir.

Mais la famille a préféré faire donation du domaine au Conseil régional d’Aquitaine en 1985, date du centenaire de la naissance de Mauriac, et il est devenu le Centre François-Mauriac de Malagar. Toutefois, dans ses Mémoires, Régine Deforges ne s’appesantit pas sur toutes ces péripéties. Elle disait ne pas avoir voulu faire un livre de regrets, de ressentiment ou de règlement de comptes. Tout en portant ses 78 ans avec flamboyance, c’est avec l’âge qu’elle réglait des comptes. Elle détestait qu’on l’ait empêchée de continuer à fumer le cigare, et pestait contre « cette vieillesse qui supprime tellement de choses », comme « le fait de courir » ou « les amants ». 

« Toutes les restrictions qu’impose la vieillesse me déplaisent. Je trouve cela injuste. Certes, on peut dire plus facilement ce qu’on pense, mais ça ne me suffit pas. En esprit, je ne suis pas vieille, mais mon esprit et mon corps ne sont plus en accord. Je me sens fragile et je n’aime pas cela. » De cette femme si forte, on ne parvenait pas à entendre le mot fragilité. Et pas plus à le croire. Mais elle savait sans aucun doute qu’elle disait vrai.

Lire le portrait : Régine Deforges, une odeur de soufre

Source Article from http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/04/03/regine-deforges-l-auteure-de-la-bicyclette-bleue-est-morte_4395548_3382.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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