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« Le tribunal, c’est notre quotidien » – Le Monde

Le tribunal de Strasbourg, le 3 avril.

Le jeune homme a pénétré une fois de plus dans la salle des comparutions immédiates du tribunal de Strasbourg. Les mains menottées, le dos légèrement voûté, la barbe drue de celui qui a cessé de se raser en prison, le front barré d’une ride soucieuse. Majid Rafa a balayé d’un bref regard les bancs, les boiseries vernies, les murs couleur crème, la magistrate et les robes noires des avocats comme pour faire sienne l’atmosphère de solennité de la pièce. Puis il s’est assis dans le coin des prévenus, entre deux policiers.

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Dans le public clairsemé, deux potes de son quartier sont là, encore ensommeillés, emmitouflés dans leur doudoune, dont un, hasard du calendrier, est jugé à la même audience mais se présente libre. Il s’appelle Fed. L’autre Bilal. Le second est venu épauler le premier pour son procès. Aucun des deux ne savait que Majid passait au tribunal aujourd’hui ; c’est en apercevant sa mère parmi les spectateurs qu’ils ont compris que leur copain de la cité du Marais, à Schiltigheim, était retourné en taule.

Majid Rafa, 30 ans, comparaît en appel pour conduite sans permis après avoir déjà purgé un mois de prison. De la salle, Fed et Bilal lui font un petit signe de bienvenue mêlé d’étonnement.

« Ça va, poteau ? », murmure Fed de manière à ne pas être entendu de l’huissier d’audience. De son banc, Majid le copain-prévenu lui répond d’un imperceptible hochement de tête. Au téléphone, la semaine précédente, Majid leur avait simplement dit : « Je viens de retourner en prison. Je passe en jugement à 8 h 30 lundi matin. » Une légère résignation dans la voix.*

« UNE QUESTION DE SOLIDARITÉ ENTRE NOUS »

Cinq mois plus tôt, on l’avait déjà accompagné au tribunal par un bel après-midi d’été, côté public cette fois, pour assister au procès du « frère d’un ami ». Un type que Majid connaissait à peine, originaire de Hautepierre, l’un des quartiers populaires de Strasbourg. Tout un petit groupe de garçons de la cité était venu épauler le prévenu. La fréquentation des tribunaux, côté public ou comme prévenu, est devenue une banalité pour certains jeunes des quartiers difficiles.

« C’est une question de solidarité entre nous, avait dit Majid. Aller voir nos potes du quartier se faire juger, c’est un peu notre quotidien. Et quand ce n’est pas eux, c’est nous, devant les juges. »

Majid s’avance à la barre. La présidente lui lit son dossier : « Vous avez été condamné en mars 2013 pour conduite sans permis et défaut d’assurance. Vous avez été interpellé à la suite d’un contrôle dans le métro à Paris. Vous avez dix-huit condamnations à votre actif. »

Sur le banc, Fed fait la grimace : « Putain, dix-huit condamnations, c’est chaud ! Miskin, j’ai appris tard que Majid était au heps . Il a dit qu’il partait à Paris. J’avais pas de nouvelles depuis. Je croyais qu’il était encore là-bas, moi. » Bilal, comme pour justifier le grand nombre de condamnations : « Les comparutions immédiates, c’est comme le “drive” de McDo. Tu viens, tu prends ta peine et puis tu pars. »

Leurs commentaires font penser à ceux de spectateurs de théâtre qui évalueraient le jeu des acteurs.

La juge égrène la liste des condamnations précédentes : « Outrage et rébellion », « Cambriolage »…

Majid Rafa l’interrompt :

« Je suis un peu surpris, j’ai pas d’avocat ?

La juge :

– Je ne sais pas, moi.

– On me donne toujours un commis d’office d’habitude. Devant le juge des libertés, j’avais un avocat. J’ai demandé à avoir un avocat commis d’office. »

La juge s’adressant à la greffière et à l’huissier d’audience :

« C’est qui, son avocat ? »

On fouille dans les dossiers et les feuilles empilés sur les coins de table.

« Me Galland !, finit par dire la greffière en brandissant un papier.

– Il est où ?, demande la juge.

– Il est parti », répond l’huissier.

L’avocat plaidait une autre affaire une demi-heure plus tôt.

« Mais l’audience n’est pas terminée ! Allez me chercher Me Galland. »

Aux policiers :

« Ramenez M. Rafa dans les geôles. »

A l’huissier :

« Et si vous ne trouvez pas l’avocat, allez me chercher Kathy. C’est bien Kathy, l’avocat de permanence ? »

Sur le banc, Bilal se prend la tête dans les mains : « C’est ça, la justice… Putain, c’est toujours la même chose. »

« EUX CONTRE NOUS »

Beaucoup de jeunes de cités pensent que la justice est instrumentalisée à dessein contre eux. Un sentiment généralisé du « eux contre nous » ravageur dans les rapports entretenus avec le reste de la société. « L’iniquité des jugements prouve à leurs yeux que la justice est à la fois une justice de classes et raciste », écrit le sociologue Didier Lapeyronnie dans Ghetto urbain (Robert Laffont, 2008) au sujet des jeunes des quartiers. Pour ceux vivant dans les cités, « ce sont plus les habitants d’un quartier pauvre et arabe qui sont condamnés que des individus particuliers ».

Les séances express de comparution immédiate combinées au manque de moyens de la justice alimentent la défiance. Avant Majid, ce jour-là, cinq autres personnes ont été condamnées en moins d’une heure. « C’est une usine à condamnations. Les juges ne cherchent jamais à savoir ce qu’on a fait, nous avait dit Majid cinq mois plus tôt lorsqu’il était côté public. A partir du moment où tu as un casier, tu es toujours coupable. »

Beaucoup de jeunes considèrent que, dès lors qu’ils sont fichés par la police, les condamnations pour « outrage et rébellion » deviennent quasi systématiques.

L’ATTENTE ET L’ENNUI

Alors que Majid est renvoyé en cellule, Fed reçoit sa peine : quatre mois de prison dont deux ferme pour un délit de fuite à scooter et dissimulation de ses plaques d’immatriculation. Il se rassoit, indifférent à la perspective d’être enfermé. On s’étonne de le voir si serein. Bilal se fait conseiller juridique comme s’il connaissait le code pénal par coeur : « S’il ne fait pas de conneries, il n’ira pas au placard. Il fera des TIG ou on lui mettra un bracelet. C’est toujours comme ça que ça se passe. »

Majid Rafa s’est rendu au tribunal si souvent que les imposantes colonnes grecques en pierre de taille, les animaux de granit sculptés en bas des escaliers et les allégories de la Justice sur les murs ont perdu toute solennité pour lui. Un lieu banal associé à l’attente et à l’ennui. « Y a une odeur de malheur, ici. »

En tout, il estime s’y être rendu vingt ou trente fois pour assister à des procès de copains de cité. Il y a eu celui de potes cambrioleurs en 2004 et 2007 ; celui d’amis qui ont frappé un policier aux alentours de 2003 et leur procès en appel ensuite ; le procès aux assises d’un autre copain aux assises de Nanterre pour homicide. Et puis des amis tombés pour outrage et rébellion, défaut de permis, arnaque à l’assurance, vol, violences… A quoi il faut ajouter ses dix-huit condamnations à lui.

On a retrouvé Me Galland, visiblement embêté d’avoir été rappelé. Il demande le renvoi. « On m’a demandé de revenir, je reviens. Mais je n’ai pas vu le dossier. Je ne peux pas plaider ! » La juge, la tête dans ses dossiers, ne répond pas.

« ÇA SERT À RIEN LES AVOCATS »

La procureure, elle aussi dans ses papiers : « Tiens, c’est vrai que Rafa a fait une demande d’avocat commis d’office ! » S’adressant à la greffière et à l’huissier d’audience : « Qui doit faire la demande, d’ordinaire ? » Personne n’est capable de lui répondre.

Me Galland hausse la voix pour se faire entendre : « Je ne plaide pas ! » De retour à la barre, Majid Rafa finit par dire : « C’est pas grave, je vais me débrouiller tout seul. » La juge relève la tête : « Ça vous va de vous défendre seul ? Très bien, on commence alors. »

Sur le banc du public, Fed glisse à Bilal : « Ça sert à rien les avocats. Tu te rappelles ma première arrestation pour outrage ? Je me suis défendu comme un bonhomme, sans avocat, et j’ai eu la même peine que mes potes qui avaient payé pour en avoir un. »

SEPT MINUTES PLUS TARD, TROIS MOIS DE PRISON FERME

Comme les magistrats, les avocats sont perçus comme faisant partie du « système ». Certains jeunes racontent même que des conseils commis d’office leur ont demandé des émoluments supplémentaires, ce que la loi interdit.

La magistrate demande pourquoi Majid a fait appel de sa condamnation en première instance. Lui : « J’étais même pas au courant que j’avais été condamné ! C’est quand les policiers m’ont contrôlé dans le métro que je l’ai appris. Aujourd’hui, je me reconstruis. Je suis passé à autre chose. J’ai passé le permis et j’ai commencé à écrire un livre. » Un livre sur sa vie dans le quartier ; il a même un titre, « Un parmi des millions », et un éditeur qui pourrait être intéressé. La magistrate n’y prête pas la moindre attention. Pas le temps.

Fed trouve pourtant la juge sympathique, pas comme l’une des anciennes magistrates de Strasbourg, « celle qui s’appelait Doyen ». « Putain, elle déconnait pas du tout celle-là, se souvient le jeune homme. Elle était super dure, quand elle me parlait j’avais l’impression d’être devant mon prof d’école. »

Sept minutes plus tard, Majid est condamné à trois mois de prison ferme.

Quand ils sortent de la salle d’audience, Bilal et Fed l’aperçoivent une dernière fois dans le grand hall de marbre, escorté des policiers qui le ramènent au fourgon. Les deux potes du quartier le hèlent, indifférents aux remontrances : « Ouuaais Majid ! Salut frère, porte-toi bien et garde la pêche ! Courage ! Trois mois, ça passe vite, tu verras ! »

Source Article from http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/04/04/a-strasbourg-le-tribunal-c-est-notre-quotidien_4395734_3224.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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